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Les traitements contre les maladies du blé dur évoluent peu en 2025

Excepté dans le sud-est de la France dans certaines conditions, le traitement à floraison (T3) est indispensable pour la qualité sanitaire du blé dur.

Selon les régions, les traitements fongicides T2 et/ou T3 sont indispensables. Les éventuels passages plus précoces sont à raisonner.

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Un, deux ou trois traitements fongicides sur le blé dur… Le point avec Arvalis pour cette nouvelle campagne 2025.

T0 et T1 rarement nécessaires

« Il faut en général plus de 20 q/ha de nuisibilité globale pour rentabiliser [un T1], ce qui arrive moins d’une année sur deux sur les variétés les plus sensibles, et jamais sur les autres, rappelle Matthieu Killmayer, animateur de la filière blé dur de l’institut technique. Si T1 il y a, privilégier des fongicides multisites, tels qu’un triazole/folpel, folpel/soufre ou tout biocontrôle, puisque l’on est généralement sur une cible septoriose et que l’on veut éviter l’apparition de souches résistantes ». Éviter toutefois le biocontrôle dans le cas d’une arrivée précoce de la rouille brune, celui-ci étant peu efficace sur cette maladie.

Ce premier traitement peut être anticipé avant deux nœuds (T0) dans le cas d’une attaque de rouille jaune sur variétés sensibles, comme Miradoux et Relief. Il se réalise « uniquement en présence de foyers actifs au stade épi 1 cm et dès les premières pustules au stade un nœud », précise Arvalis dans le Centre et l’Île-de-France. Les produits à base de triazoles, (tébuconazole notamment) sont alors très efficaces et peuvent être complétés par une strobilurine.

Enfin, si présence d’oïdium, « ajouter au premier traitement une demi-dose d’une spécialité efficace sur cette maladie : Nissodium par exemple, en vérifiant que le mélange soit autorisé », complète l’institut technique.

T2 généralement nécessaire

La protection des feuilles au stade « dernière feuille étalée » (T2) est généralement nécessaire. Sur variétés peu sensibles, en l’absence de septoriose et rouille brune et avec une montaison sèche, l’impasse est envisageable. « À ce stade, les équilibres triazoles/SDHI/strobilurines ou triazoles/fenpicoxamide amènent de très bonnes efficacités, liste Arvalis. La seule matière active SDHI qui peut se passer de strobilurines pour lutter contre la rouille brune est le benzovindiflupyr, présent dans les spécialités à base d’Elatus ».

Dans le Sud-Est, où les fins de cycles sont de plus en plus séchantes, ce T2 fait office de traitement pivot. Il peut suffire sur parcelles à faibles potentiels (30 à 40 q/ha), mais devra être complété par un T3 en cas de risque fusariose.

T3 indispensable

Le T3 reste quasi systématiquement indispensable pour protéger les blés de la fusariose et de la rouille brune. Il doit être réalisé au début de la floraison, quand les premières étamines apparaissent, pour une efficacité maximale.

Seul le prothioconazole est efficace sur les deux cibles Fusarium graminearum (responsable de la mycotoxine DON) et Microdochium spp (responsable de la moucheture). « Il convient donc de garder cette molécule pour le T3 et l’associer à d’autres triazoles pour augmenter son efficacité en présence de rouille brune. […] Notre préférence va vers les solutions de type Prosaro ou Kestrel. Si la pression est faible (sécheresse autour de la floraison et variété peu sensible), on peut réduire la dose de Prosaro (0,6 l/ha) ou celle du Kestrel (0,5 l/ha) », conseille l’institut technique.

Arvalis déconseille l’utilisation de l’azoxystrobine et de la pyraclostrobine à ce stade. « En revanche, la fluoxastrobine (Fandango S) peut être utilisée : les effets négatifs observés sur la qualité sanitaire des grains, du fait de l’utilisation des strobilurines à la floraison, étaient généralement absents ou peu marqués avec cette molécule », observent les ingénieurs régionaux d’Arvalis.

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